Aux antipodes de l’utilitarisme

Pablo : Bonjour, Fabian.

Fabian : Bonjour, Pablo.

 

Où nous emmènes-tu aujourd’hui ?

 

Aux antipodes de l’utilitarisme.

 

C’est-à-dire ?

 

C’est-à-dire que parfois, j’ai l’impression autour de moi, notamment dans le chef de certains de mes clients, qu’on vient quémander des stratégies pour être efficace, mieux efficient et obtenir quelque chose, plus de clients, plus de parts de marché, plus d’argent, plus de plus…

 

Mais tu as les réponses à leurs questions, en principe…

 

Bien sûr, je les ai. Oui, oui… 

Oui, oui, je les ai. Mais c’est pas parce que je les ai que j’ai envie de les exposer toujours.

Tu vois, dans ma pièce de théâtre préférée qui est Cyrano de Bergerac, qui est la pièce préférée de tellement de monde. À un moment donné… 

 

« C’est un roc !… C’est un pic !… C’est un cap !… Que dis-je, c’est un cap ?… C’est une péninsule ! »

 

Et donc, tout au début de la pièce, Cyrano fait interdire Montfleury de jouer. Pourquoi ? Parce qu’un jour, cet acteur a osé poser son regard sur Roxane, la bien-aimée. Et il rembourse tous les spectateurs en leur jetant ce qu’il a comme argent sur lui.

Et Le Bret, son ami, lui dit : « Mais enfin, mais pourquoi as-tu fait ça ? » 

Alors, je n’ai plus exactement le propos en tête, puisque je fais toutes ces Minutes du Coach de tête précisément. Mais, en gros, Cyrano de Bergerac…

 

Je confirme…

 

En gros, Cyrano termine en disant : « Mais quel geste !  » 

C’est la beauté du geste.

Alors, certes, il ne sait plus se nourrir. Il n’a plus quoi se nourrir pour plusieurs semaines, mais le geste a été fabuleux.

Et, j’ai l’impression que ça se perd. Et moi, récemment, j’ai eu un projet artistique. Puis l’an dernier, j’en avais eu un autre. Et toujours, sans même escompter et récupérer quelques monnaies sonnantes et trébuchantes que ce soit…

Et mon metteur en scène, Vincent Dussaiwoir, il n’y a pas si longtemps, je lui dis : « Mais au fait, je ne sais plus pourquoi je fais ça ! » 

Et il me dit : « Pour le geste artistique. »

Et j’ai trouvé cette réponse d’une grande puissance. Oui, on peut mettre de l’énergie, des efforts, des ressources pour la beauté du geste, pour la beauté pure du geste pur.

Sans escompter quoi que ce soit – qui soit utilitariste – derrière cela. Cela se perd. 

Et à mon sens, cela nous rend beaucoup plus digne, voire noble.

 

Merci, Fabian. 

À la semaine prochaine pour une autre Minute du Coach sur Sud Radio.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *