Comment répondre à une critique ?

 

Sud Radio, la Minute du Coach.

 

Pablo :  Bonjour Fabian !

Fabian :  Bonjour Pablo !

Voici une Minute du Coach qui, je l’espère, sera bien intéressante.
Le thème va interpeller beaucoup de nos auditeurs et devrait en principe intéresser tout le monde.

J’espère oui. Comment répondre à une critique ?
En prélude, je propose de m’adresser à ceux qui émettent les critiques. Et à vous demander avant d’émettre la critique, quel objectif vous poursuivez.

J’ai appris – j’ai été coaché et, heureusement d’ailleurs, fort bien pour ça – que c’était bien de critiquer en étant constructif, si et seulement si, j’avais un mandat pour ça ou que l’autre me demandait la critique.
Par exemple, il m’arrive qu’on me dise : “Tiens, tu as vu mon nouveau site internet ?” Et ma première question est toujours : “Je vais le regarder si tu le souhaites, qu’est-ce que tu attends de moi ?”. “Ah, je voulais juste te le montrer.”
Dans ce cas-là, même si je vois des choses qui m’apparaissent comme pas très juste ou pas très pertinentes, je me tairai. Si la personne …

On ne rentre pas dans les détails.

Si elle n’a pas demandé une critique, qui peut tout à fait être saine et extrêmement constructive, je ne vais pas la donner.
Peut-être qu’elle n’en a cure, peut-être que justement elle en a même peur.

Une critique est-elle forcément négative, par définition ?

Non, bien sûr, pas forcément. mais c’est comme ça qu’on l’entend.
D’ailleurs, le titre “Comment répondre à une critique ?”, je suis persuadé que la plupart de nos auditeurs ont compris “critique négative”, mais on pourrait …

C’est très compliqué aussi de réagir à une critique positive.

En fait c’est simple, mais ce n’est pas facile.
La critique positive, elle est dangereuse parce qu’elle pourrait te mettre en lévitation. On a déjà ici-même évoqué la notion d’échec et j’avais expliqué 5 critères pour qu’un échec soit vertueux – je ne vais pas y revenir mais si ça vous intéresse vous pouvez retomber sur la Minute puisqu’elles sont dans tous les replays – ce que je n’avais peut-être pas dit, c’est que l’échec a ceci d’intéressant qu’il nous ramène à la réalité, immédiatement.
Donc un échec te ramène à l’humilité. “Humus”, la terre, te ramène à l’humilité.
Tandis que le succès peut te mettre, comme je le disais, en lévitation et te faire perdre tout sens de la réalité.
Autrement dit, un échec s’interroge mais un succès aussi s’interroge.
Je ne suis pas mon échec : je dois distinguer la personne des faits, des événements. Mais je ne suis pas non plus mon succès. Sans quoi je pourrais perdre la tête.
Donc si la critique est positive, dites simplement : “Merci, ça me fait plaisir”.
Et si vous avez du mal à le ressentir, contentez vous de le dire, c’est déjà pas mal.
Mais surtout, ne pensez pas que c’est arrivé, parce que ça c’est extrêmement dangereux.
Un grand leader, m’a dit un jour un philosophe mathématicien – Luc de Brabandère, une personne que j’aime vraiment beaucoup, quelqu’un d’extrêmement brillant – un grand leader, nous a dit, n’hésite jamais mais doute toujours.
Quand la critique n’est pas positive, n’est pas élogieuse, elle est, pour autant, peut-être, très fine, pertinente et impactante pour vous. Alors si elle est justifiée, si vous estimez qu’elle est justifiée, elle peut être juste sur deux plans.
Elle peut-être juste sur le plan du fond et/ou sur le plan de la forme.
Elle peut être juste sur le fond mais pas forcément sur la forme.
Donc il y a une façon de dire les choses, il y a même un timing pour dire les choses. Toutes les choses ne sont pas dicibles en tout temps, en tout lieu.
Si donc vous estimez qu’elle est justifiée, surtout, remerciez. Parce que c’est grâce à des critiques constructives que l’on s’élève.
Je vous encourage tous à être aware – comme si celui à qui, parait-il, je ressemble tant – soyez ouverts parce que c’est comme ça que vous allez vraiment vous développer et croître.
Si la critique est justifiée sur le fond mais pas sur le ton…
Il faut bien noter que le mauvais ton occulte le fond. Par exemple, si je dis : “M’enfin, c’est quoi ce rapport de merde ?”, peut-être, effectivement, que le rapport est de merde, mais la colère que je mets dans le commentaire…

Prédomine..

Oui, alors du coup l’autre ne va pas du tout entendre que le rapport est mauvais. Il va se dire, et peut-être il va formuler, “de quel droit me parles-tu…”

Sur ce ton ?

Exactement ! Et tu noteras que l’autre ne dira pas: “De quel droit me dis-tu ça ?”.
Ça ne lui viendrait même pas à l’esprit, il dira : “De quel droit me parles-tu sur ce ton ?” ou “me parles-tu comme ça ?”
Donc ce qu’il incriminera, ce n’est pas le fond, c’est bien le ton.
D’où ma remarque : le mauvais ton occulte le fond.
Quand vous émettez une critique, choisissez le moment, choisissez le lieu. Idéalement, quand elle est négative, pas devant des tierces personnes parce que ça c’est insupportable, c’est intolérable, c’est de la stigmatisation, c’est vraiment très violent.

C’est souvent de l’humiliation.

Et c’est souvent l’humiliation. Je l’ai beaucoup connu au théâtre par exemple – je ferme la parenthèse – avec des metteurs en scène aigris, qui prennent un malin plaisir à exploiter leur pouvoir devant une troupe de comédiens. Soit.
Donc vous, vous êtes digne quand vous soignez et le fond et le ton, en étant précis, spécifiques. Et vous, si vous recevez ce genre de critiques, remerciez.
Si la critique est fondée sur le fond mais pas sur le ton, remerciez pour le fond, mais vous pouvez interroger le ton. “Je te remercie de me faire remarquer que ce rapport n’est pas digne, n’est pas à la hauteur de ce que tu attendais, et en même temps je suis surpris par le ton employé qui me met mal à l’aise et que je trouve blessant”, par exemple.
Si, donc, elle est injustifiée sur la forme, vous pouvez faire ce qu’on appelle un DESC :
D, je vais Décrire les faits : “j’entends bien ta remarque sur mon rapport et en même temps le ton que tu emploies… ”
E, j’Exprime mes sentiments : “…me surprend et me blesse”. Je parle en “je” dans ces cas-là l’assertivité, je m’affirme donc je parle en “je”.
S, Solution. “Je te propose, la prochaine fois que tu auras une telle remarque à formuler, de me la dire, bien sûr, parce que je suis demandeur de ce type de feedback pour progresser mais, je te propose la prochaine fois de le dire sur un ton plus neutre. Cela me permettra de mieux comprendre et de ne pas me laisser envahir par mes propres émotions.”
“Je te remercie”. C, Conclusion émotionnellement positive.
Si vous êtes, et j’en termine, si vous êtes face à des critiqueurs chroniques, des gens qui vraiment viennent vous piquer pour le plaisir de piquer parce que sans doute ce sont des scorpions, dans une autre vie…

Des pervers narcissiques !

Alors là, fuyez ou utilisez “peut-être”, “tu as probablement raison” ou “c’est possible, c’est ton avis, ton opinion…” et barrez-vous.
Et vous savez quoi ? Volez avec les Aigles !

 

 

 

 

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