Sud Radio, la Minute du Coach.
Nous on dit “Oui” à la Minute du Coach, évidemment.
Le replay est à votre disposition. Si vous souhaitez entendre les émissions précédentes, rendez-nous visite, tout simplement, sur sudradio.be.
Bonjour Fabian.
Bonjour Pablo.
Est-ce que c’est simple de dire non ?
Simple, oui, ça l’est. Facile, rarement.
La plupart des personnes qui souhaitent être coachées ou formées aux techniques dites d’assertivité – c’est à dire la capacité à s’affirmer, à prendre sa place – le plus souvent elles viennent parce qu’elles ont beaucoup de difficultés à dire “Non”.
Une des raisons majeures pour lesquelles on a du mal à dire non – j’ai eu l’occasion d’aborder ça ici – c’est que si je te dis “Non”, peut-être tu vas moins m’aimer,.
Et comme on a tellement envie d’être aimé, du coup on dit “Oui” et on finit par s’oublier dans l’équation.
C’est vrai que le “Non” peut blesser. Le “Non “tranche, c’est radical.
Vous pouvez y mettre la juste intention, vous pouvez continuer d’être bienveillant en disant non.
Je ne suis pas sûr que dire non soit blessant. Et même si ça l’est, est-ce que vous devez dire oui au mépris de vos propres envies, de vos propres désirs, de vos propres aspirations ?
Quoi qu’il en soit, je vous propose 3 techniques pour dire non. Trois structures de messages.
On est prêt ?
On y va !
Donc la première – vous le verrez, cette notion-là va transcender les différents types d’approches – la première étape, c’est de l’empathie.
Je comprends, Pablo, que tu souhaites emprunter ma voiture.
J’adore ta voiture.
“Je comprends”, c’est la première étape.
“Je comprends, Pablo, que tu souhaites emprunter ma voiture.”.
Deuxième étape : “Ce n’est pas possible, je ne peux pas te la prêter.”
Et puis, éventuellement, troisième étape, je donne la raison.
Je vais dire quelque chose du genre : “Je ne peux pas te la prêter, elle est justement à l’entretien au garage.”
Entendons-nous, ça doit être vrai. Si je raconte un bobard, ce n’est pas de l’assertivité, c’est de la manipulation.
Puis, en point 4, je vais donner le sentiment.
Pourquoi la raison je ne la donne pas nécessairement ?
Parce qu’imagine que je dise ”je ne peux pas te la prêter, elle est au garage”, tu me diras “mais c’est pas grave, tu me la prêteras quand tu l’auras récupérée.” Auquel cas je suis Gros-Jean comme devant et je dois tout recommencer.
Par contre, je peux dire “je te l’ai prêtée déjà” ou “je t’ai prêtée ma mobylette, tu me l’as rendue plus tardivement que prévu, avec quelques griffes, donc comprends-moi, je n’ai plus tellement confiance, c’est la raison pour laquelle je ne prête pas ma voiture”.
Je termine par un “Non”.
Ce n’est pas agréable à entendre mais, comprenons-nous, c’est le point 4, le sentiment qui est déterminant ici. Ça, c’est la première première proposition.
La deuxième proposition : “Non, je suis désolé, je ne peux pas te prêter 50.000 euros”.
Puis deuxième étape, je vais utiliser la technique dite du disque rayé, du disque rayé, du disque rayé, du disque rayé …
C’est ça un disque rayé. “Non, sincèrement je ne peux pas te prêter 50.000 euros, je ne peux pas te prêter 50.000 euros.”
“Je suis désolé d’apprendre…”, ça c’est la troisième étape – la marque de l’empathie.
“Je suis désolé d’apprendre que ton toit s’est envolé lors de la tempête, mais je ne peux pas te prêter ces 50.000 euros”.
Et si la personne persiste, si elle continue, alors vous allez utiliser ce qu’on appelle un métacommentaire.
Méta = hors de.
Votre commentaire consistera à commenter la façon dont la personne s’exprime et vous lui dites : “Cela me gêne que tu insistes.”
Point 5, vous mettez un terme à la discussion. Soit en vous levant, vous pouvez partir, vous n’êtes pas obligés de rester en face de la personne et, entre guillemets, à sa merci. Vous pouvez faire un geste de la main comme pour dire “voilà, c’est terminé, cette discussion a assez duré”.
Et puis il y a le “non diplomatique”, en trois étapes toutes simples.
“Je comprends que tu souhaites emprunter ma voiture.”
“Je ne peux malheureusement pas te la prêter.”
Ce que je te propose, c’est de…”
Et vous faites une proposition alternative.
Donc vous commencez par du positif : je comprends que tu en aies besoin.
Pourquoi ? Parce que la personne va être attentive à ce qui est dit en premier, c’est la loi de la primauté.
Puis il y a aussi la loi de la récence : elle va être attentive à ce que vous dites en dernier lieu.
En premier lieu, je comprends que tu as besoin de ma voiture.
Deux : je ne peux pas te la prêter. Donc je place le “Non” entre deux bonnes nouvelles.
Trois : ce que je te propose, c’est d’en louer une chez Rent A Car par exemple, ou Avis, peu importe du moment que l’alternative soit positive.
J’ai annoncé 3 façons mais je vous en propose une quatrième.
La plus douce, la plus facile si vous êtes vraiment en difficulté.
Vous postposez.
Et vous dites : “Pablo, je vais réfléchir, je te reviens demain:”
Vous avez alors une journée, une heure ou 10 minutes pour vous remettre d’aplomb et réfléchir à comment vous allez dire ce que vous allez dire.
Ou ne jamais répondre, parce que ne pas répondre c’est …
C’est déjà répondre.
Bon Vol avec les Aigles.