Sud Radio, la Minute du Coach.
Pablo : Salut, Fabian.
Fabian : Salut, Pablo. Bonjour à tous.
Et si le vocabulaire changeait la vie ?
Cela signifie qu’un petit mot peut faire la différence ?
Oui, sans doute.
J’ai déjà eu l’occasion à ce micro, Pablo, d’expliquer que si nous étions nés chinois, avec le chinois pour langue maternelle, sûrement notre vision du monde, du rapport à l’autre, serait extrêmement différente.
Si on considère que les pensées déterminent les sentiments, que les sentiments déterminent les actions et les actions les résultats ; alors force est de constater que pour changer le résultat, je dois changer la pensée.
Il y a plusieurs approches pour ça.
Une des mes approches, presque fétiche, c’est de dire : “Et si je changeais le vocabulaire ?”
Par exemple – mille excuses, je radote par rapport à des Minutes précédentes – il est clair que quand un médecin nous considère, et je comprends qu’il le fasse, comme des patients, nous avons le droit, dans sa salle d’attente, de patienter.
Ça induit un rapport à l’autre, le vocabulaire induit mon rapport à l’autre.
Et c’est aussi la raison pour laquelle j’avais déjà cité Camus : “Mal nommer les choses, c’est ajouter au désordre du monde.”
Mais en poussant la réflexion un peu plus loin, on se dit que : si donc je veux une pensée fine, élaborée, raffinée, plus juste, donc aussi plus puissante, je dois bénéficier d’un vocabulaire plus choisi, voire carrément plus soutenu.
Je ne saurais donc trop encourager les auditeurs à travailler leur vocabulaire, à élargir leur champ lexical…
De quelle façon, en lisant ?
Effectivement, on élargit son champ lexical en lisant, en lisant de vrais bons livres, par exemple.
Ce que je constate comme, entre guillemets, “dérive”, parce que le mot est sans doute trop fort – encore, le mot – beaucoup de mes clients préfèrent écouter dans leur voiture, des livres audio.
Je pense que c’est intéressant. C’est mieux que rien.
Ils écoutent aussi des résumés sur l’application Koober, qui te donne en 20 minutes le résumé d’un livre de 500 pages. Donc c’est bien, c’est mieux que rien du tout, mais je pense que ça reste un exercice qui est plus passif qu’actif, et qui ne vous permettra pas tellement d’élargir votre vocabulaire…
Ni de rentrer en profondeur…
Absolument !
On restera en surface des choses, mais on se donnera sûrement bonne conscience.
Donc surtout, continuez d’écouter ces audibles… Mais sincèrement, si vous allez beaucoup plus en profondeur, donc si vous consentez à fournir des efforts, alors votre pensée sera beaucoup plus élaborée.
Et moi, en tant que philosophe, une pensée élaborée, ça m’excite beaucoup, Pablo.