Sud Radio, la Minute du Coach !
Pablo : Bonjour, Fabian.
Fabian : Bonjour, Pablo.
A quoi sert la poésie ?
La poésie nous élève, sans doute, nous permet de dépasser, de surpasser notre condition humaine. De poser un regard décalé sur le monde – et donc, peut-être – plus juste et plus vrai encore.
Tu nous livres un poème familial, qui parle d’amour…
Qui parle d’amour oblatif, à savoir l’amour véritable.
Dans ma famille, Mamie Claire, ma grand-mère maternelle, nous a transmis quelques poèmes par tradition purement orale. Celui-ci est de Jean Richepin. Mais avant de le lire, je tiens vraiment à citer chacune, chacun, à découvrir ou redécouvrir la poésie, à la lire voire à la dire.
A l’instar d’un Flaubert qui, dans son bureau, nommé le gueuloir, lisait à haute voix. Et il est vrai que quand on lit à haute voix, surtout la poésie, le rapport à la langue, le rapport aux mots, le rapport aux images, aux idées, est extrêmement différent.
C’est un exercice auquel je me livre assez régulièrement. Notamment, pour l’instant, en lisant “La légende des siècles” de Victor Hugo.
Allons-y, déclamons.
« Y avait un’fois un pauv’gas,
Et lon la laire,
Et lon lan la,
Y avait un’fois un pauv’gas,
Qu’aimait cell’qui n’l’aimait pas.
Elle lui dit : Apport’moi d’main
Et lon la laire,
Et lon lan la,
Elle lui dit : Apport’moi d’main
L’cœur de ta mèr’ pour mon chien.
Va chez sa mère et la tue
Et lon la laire,
Et lon lan la,
Va chez sa mère et la tue,
Lui prit l’cœur et s’en courut.
Comme il courait, il tomba,
Et lon la laire,
Et lon lan la,
Comme il courait, il tomba,
Et par terre l’cœur roula.
Et pendant que l’cœur roulait,
Et lon la laire,
Et lon lan la,
Et pendant que l’cœur roulait,
Entendit l’cœur qui parlait.
Et l’cœur lui dit en pleurant,
Et lon la laire,
Et lon lan la,
Et l’cœur lui dit en pleurant :
T’es-tu fait mal mon enfant ? »