Etre leader, ça veut dire quoi ?

 

Sud Radio, la Minute du coach

 

Pablo :  J’adore les thèmes que Fabian me glisse dans le creux de l’oreille alors on va parler dans quelques instants du complexe de l’imposteur. Grand point d’interrogation : de quoi s’agit-il, Fabian ?

Fabian :  Cher Pablo, bonjour.

Sommes -nous entouré d’imposteurs ? Les imposteurs sont-ils des pervers narcissiques ?

Oh, mon dieu, je ne pensais vraiment pas à aller jusque-là en 2 minutes.
Non, simplement, très souvent dans ma clientèle, j’ai des personnes qui ont le sentiment, la conviction intime de n’être pas à leur place, de n’être pas légitime. En quoi suis-je légitime ?

Dans ce sens-là.

Voilà, pour par exemple prendre la parole. En quoi suis-je moi légitime, Fabian Delahaut, derrière ce micro, pour des milliers d’auditeurs qui écoutent cette Minute ? Est-ce que, vraiment, j’ai assez d’expertise ? Est-ce que j’ai assez d’expérience ? Est-ce que j’ai assez de savoir, de savoir-faire et de faire-savoir pour être à cette place avec vous ?
C’est une question que je peux aussi me poser. Et de nombreuses personnes autour de moi se la posent : Est-ce que je suis légitime pour diriger cette équipe ? Est-ce que je suis légitime pour écrire tel article ?
Et récemment, l’un de mes clients me pose la question, me dit : “J’ai l’impression d’être un imposteur.” C’est ce qu’on appelle effectivement le complexe de l’imposteur.
Et voilà la réponse que je lui ai fournie et que je vous invite à méditer.
Je lui ai dit : “Xavier, si précisément tu as le sentiment d’être un imposteur, c’est une excellente nouvelle.”

Pourquoi ?

C’est une excellente nouvelle parce que ça veut-dire que tu te remets en question et que tu remets tes propres convictions en question.
Si tu ne te posais même pas cette question, ça commencerait à devenir extrêmement dangereux.
Les grands leaders, me disait un de mes prof à Solvay, n’hésitent jamais mais doutent toujours.
Dès lors que vous doutez d’être à votre place, sûrement, ça va vous inviter à déployer encore plus d’efforts, plus d’énergie et dès lors, imposteur, vous n’êtes pas, précisément.
Ou en tout cas, il y a fort peu de chances pour que ce soit le cas.

Mais Fabian, lorsque vous êtes leader et que vous doutez, est-ce que vous devez laisser transparaître ce doute parmi les gens que vous côtoyez ?

Je dirais que tout dépend de la situation. Parce que la communication est situationnelle. Une communication efficace dépend toujours de la situation dans laquelle vous vous trouvez.
Simplement, cher Pablo, nous avons tous les deux une passion en commun pour l’équitation et ça aussi c’est intéressant d’en parler car quand vous approchez un cheval qui fait 500, 600 voire 700 kilos, vous devez créer un partenariat avec lui, une connexion avec lui.
Il ne vous respectera, vous le savez aussi bien que moi, que si vous apparaissez pour lui comme un vrai leader.
Dans ce cas, effectivement, si vous exposez vos doutes, si vos doutes transpirent, si vous craignez quelque chose, si vous manquez singulièrement de contrôle et de confiance en soi, le cheval n’en aura pas plus.
Donc, effectivement, on va éviter de laisser transparaître nos doutes. Mais de temps en temps, se montrer vulnérable au sein de son équipe, exposer sa difficulté, exposer, comme on dit, son ventre blanc de dauphin, qui est la partie fragile de l’animal, ça peut aussi vous rendre plus humain.
Bon vol avec les Aigles.

 

 

 

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