La Jalousie

 

Sud Radio, la Minute du Coach.

 

Pablo :  Bonjour, Fabian.

Fabian :  Bonjour, Pablo.

On parle aujourd’hui de la jalousie. Le sentiment. Parce qu’il existe différentes jalousies…

Je me suis souvenu, en venant, d’une vidéo qui était passée sur les réseaux sociaux, il y a de nombreuses années, où on voyait – je pense que c’était à Londres – une Lamborghini…
Le gars au volant n’avait, visiblement, pas tellement l’habitude de ce type de bolide, il accélère et il percute plusieurs voitures. Puis il y a une jeune femme blonde qui s’extrait de la voiture, qui court en hurlant, paniquée…
Évidemment, sous ladite vidéo, les commentaires se déchaînent. Le bon peuple, bien pensant, le peuple honnête, le peuple droit, le peuple qui, lui, sait ce qui est bien et sait aussi ce qui est mal, le bon peuple, qui est blanc comme neige, se déchaîne.
Et le déferlement est absolument insupportable.
La jeune femme blonde est soudain décolorée, c’est une “bombasse”, … Enfin, je te passe tous les détails… Le pilote de la voiture, le conducteur malheureux, en prend pour son grade aussi.
Je me suis demandé, alors, s’il avait roulé en Renault Clio, est-ce qu’il y aurait eu un tel déferlement ? Sans doute pas.

Probablement pas.

Quand je pose la question autour de moi : “Tiens, est-ce que ça vous arrive d’être traversé par le sentiment de jalousie ?”, il y a quelques personnes qui admettent, et puis, il y en a d’autres : “Non ! Non ! Moi, jaloux ? Jamais !”
Et à chaque fois, je réponds : “Waouh, je suis donc en face d’un alien, d’un ovni.”
Moi, très humblement, je vais l’avouer : pendant de nombreuses années, c’est un sentiment, la jalousie, l’envie, qui m’a souvent étrenné, qui a souvent été “dans mon ventre”… Je trouvais ça passablement insupportable. Je trouvais que ça ne me grandissait pas, mais c’était malgré moi. Après tout, c’est certainement “humain, trop humain”, aurait dit Nietzsche.
Mais ce n’est pas parce que c’est “humain, trop humain”, que je ne dois pas y travailler.
Je voulais faire part aux auditeurs, ce matin, de comment je suis parvenu à passer au-dessus de ça, et à quel degré de sagesse ça m’a permis d’arriver.
Je ne suis pas peu fier, je l’avoue, je ne suis pas peu fier de ce chemin, parce que ça m’a demandé beaucoup d’efforts, un gros travail personnel. Mais ce que je conseille, puisque j’y suis parvenu, c’est donc possible, c’est de transformer la jalousie, qui est aussi une énergie, en admiration. C’est beaucoup plus sain.
Être admiratif, cela vous permet de vous envoler, tandis que quand vous êtes envieux, jaloux, vous êtes sous les pâquerettes, en fait. C’est un chemin nauséabond qui vous mettra dans la frustration, en permanence, qui vous rendra aigri.
Admirer, ça vous rend léger.

On doit se projeter aux antipodes, en fait, c’est ça ?

C’est ça. En fait, se demander, un peu comme aux États-Unis… Aux États-Unis, quand tu réussis, les gens sont admiratifs et se demandent “comment puis-je faire la même chose ?”. Ils vont te demander des conseils, ils vont te poser des questions. Mais ici, quand tu réussis, la tendance – ce n’est pas tout le monde, bien sûr, gardons-nous de généraliser – c’est plutôt : “Ah, lui, s’il a réussi, c’est certainement qu’il a fraudé !”

Petit pays, petit esprit ?

Peut-être, allez savoir. Mais en tout cas, je vous invite à admirer, les amis.

Merci pour ces précieux conseils, Fabian.

À la prochaine fois.

 

 

 

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