La seule question à se poser pour réussir à prendre la parole en public

 

Sud Radio, la Minute du Coach.

 

Pablo :  Bonjour, Fabian.

Fabian :  Bonjour, Pablo.

Une Minute du Coach centrée sur la communication : “La seule question à se poser pour réussir à prendre la parole en public.” Quelle est-elle ?

Oui, Pablo, parce que la prise de parole en public, ça occasionne en général beaucoup de stress… C’est l’une des phobies les plus répandues au monde, la deuxième phobie, paraît-il, la glossophobie.
Et nous sommes tous amenés, tôt ou tard, à prendre la parole en public. Ce n’est pas le privilège des chefs d’entreprise ou des hommes politiques. Chacun d’entre nous est amené, à un moment ou un autre, à prendre la parole en public.

Il y a quelques années, je donnais cours à la Solvay Brussels School. J’y donne toujours cours mais, ce jour-là spécifiquement, il m’est arrivé deux anecdotes intéressantes que je vais vous raconter maintenant.
Bruxelles – moi je viens de la campagne – étant une ville qui ne te veut pas le matin, j’étais obligé de partir très tôt et d’arriver à Solvay alors que Bruxelles était encore endormie. Si je partais une demi-heure plus tard, j’avais deux heures d’embouteillage dans la vue. Donc je partais très tôt, j’arrivais à 6h20 devant l’université et ma formation n’était qu’à 9 heures.
Donc je restais dans ma voiture, sous mon sac de couchage, et je redormais, si possible, ou je faisais de la méditation, en attendant que mon cours ait lieu.
Quelques jours plus tôt, l’un de mes copains – on ne peut pas dire un ami, mais un copain – m’a dit : “Fabian, j’ai besoin de ton aide ! Je vais bientôt donner une conférence devant 180 personnes. J’ai très peur ! Je n’ai jamais fait ça de ma vie ! Est-ce que tu peux m’aider ?”
Je dis : “Si tu veux, tel jour, je vais à Solvay. J’y vais tôt, notamment pour me garer, tellement il y a peu de places de parking. Tu viens me chercher, parce que moi, une fois que ma voiture est garée, je ne bouge plus de là. Tu viens me chercher, on va chez toi, je te coache. Tu me ramènes pour 9 heures, heure du début de mon cours.”
“D’accord, on fait ça !”. Le gars, super enthousiaste.
Il vient me chercher, on va chez lui, je m’installe dans son canapé. Il dit une phrase, et puis il s’arrête : “C’est pas possible ! On se connaît trop bien ! Je me sens jugé !”
Fin de la séance de coaching.
Il me ramène à ma voiture, je vais donner mon cours. C’était un cours précisément axé sur la vente, et notamment la vente face à un public. L’une de mes étudiantes se présente face au groupe, face à moi. Elle prend la parole et à la fin de son exposé, elle me dit : “Ça ne va pas. Je ne vous connais pas. Je me sens jugée.”
Je me dis : “Mais mince, ils se sont donné le mot.” L’un me dit “Je te connais trop bien ! Je me sens jugé !”, l’autre “Je ne vous connais pas. Je me sens jugée.”
Et je me suis aperçu qu’ils se posaient la mauvaise question. L’un et l’autre.
Chacun se posait une question relative à soi : “Comment ne pas être ridicule face à Fabian ?” ; “Comment briller devant mon professeur ?”
Ce n’était pas la bonne question. La seule vraie bonne question à se poser eût été :
“Comment puis-je aider l’auditoire, le public ?”.
“Comment puis-je contribuer… ?
Et pas : “Quel regard vont-ils poser sur moi ?”
Car à partir du moment où je me demande le regard que l’autre va poser sur moi, je deviens soudain engoncé dans mon corps, presque pétrifié.
C’est la raison pour laquelle j’invite chacun à un renversement paradigme : c’est moi qui regarde l’autre, et pas l’autre qui me regarde. C’est moi qui me demande comment je peux contribuer à l’élever.
J’espère que, très humblement, je vous élève aussi.

Merci pour ces précieux conseils, Fabian.

 

 

 

 

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