Sud Radio, la Minute du Coach.
Pablo : Bonjour Fabian.
Fabian : Bonjour Pablo, bonjour chers amis auditeurs.
On va parler de l’audace, quatre axes pour oser.
“Goldorak Go !“. Tu nous as déjà donné quelques clés dans les Minutes précédentes.
Oui, j’en ai donné quelques-unes mais j’ai envie de revenir sur cette thématique qui est très importante.
Tu sais que je suis aussi artiste et un artiste, il se met en danger, il se met en abyme.
Il sort de sa zone de confort.
En permanence !
Et s’il n’en sort pas, rien de grandiose, jamais, ne se produira.
Or, je constate souvent que, autour de moi, les personnes ont des difficultés à se mettre en danger. On préfère le confort d’un canapé, d’une série sur Netflix plutôt qu’un livre, un peu plus rude d’abord, mais qui va me nourrir, qui va me permettre de grandir.
Et je pense qu’on confond souvent bonheur et lymphatisme.
Le bonheur, ce n’est pas forcément être sur une plage, les doigts de pied en éventail, avec un cocktail à la main que l’on sirote. En tous cas, ce n’est pas ma conception du bonheur. On pourrait gloser longtemps là-dessus.
Aujourd’hui, j’ai envie de revenir, une fois de plus, peut-être la dernière, quoique, sur des propos de Charles Pépin. Tu sais que ce philosophe m’inspire énormément, je lis beaucoup en ce moment. Il nous propose quatre axes pour oser, quatre axes pour l’audace.
Le premier, c’est d’accroître ses compétences parce que, ma foi, la confiance en soi, ça vient d’abord d’une maîtrise de compétences, d’un réel savoir faire.
Par exemple, je suis un grand fan de Roger Federer au tennis. Quand tu vois Federer décocher – je vais prendre un exemple un peu con – un coup entre les jambes, tu te dis : “Waouh ! C’est impressionnant !”.
Mais tu ne vas t’autoriser ce coup, complètement improbable, que parce que, précisément, tu as une immense maîtrise, une immense expertise du tennis.
Parce que tu t’appelles Roger Federer.
Oui. Djokovic le fait aussi. Il a la même maîtrise.
Et donc l’audace vient de ce que, avant tout, j’ai une immense compétence. C’est la première chose.
Le deuxième axe, c’est d’admirer l’audace des autres. Je voudrais vous lire une citation que, sûrement, vous connaissez tous déjà. Elle est de Mark Twain, dans Huckleberry Finn.
Et Tom Sawyer
Voilà ! Il nous dit :
“Tenez-vous à l’écart des gens qui freinent vos ambitions. Les petits esprits font toujours ça. Les grands, eux, vous font sentir que, vous aussi, vous pouvez devenir grand”.
Une personne admirable, elle est inimitable et elle est inspirante à la fois.
Ce qui est intéressant, quand je l’admire moi, c’est que finalement son histoire me raconte que j’en suis capable aussi.
Dans le sous-texte, elle me dit : “j’ose des audaces, ose-les à ton tour”. L’admiration, c’est vertueux.
Le troisième axe, c’est de ne pas être trop perfectionniste.
C’est Paul Valéry qui a dit : “Que de choses il faut ignorer pour agir”. Mais les perfectionnistes, eux, veulent tout savoir, tout maîtriser avant de passer à l’action.
Être audacieux, c’est agir, en minimisant les risques, bien sûr, mais en en prenant quand même.
J’avais un prof à Solvay qui nous disait, je vais le citer, c’était en anglais :
“High risk, high return. Low risk, low return. No risk, no return”
Autrement dit : “Haut risque, haut rendement. Faible risque, faible rendement. Pas de risque, pas de rendement” .
Les perfectionnistes, en gros, on peut dire qu’ils ne prennent pas de risques du tout.
Enfin – on a beaucoup évoqué l’échec ces dernières semaines – se souvenir, c’est le quatrième axe, que l’échec, sans l’audace, est terriblement douloureux.
C’était la cinquième condition pour qu’un échec soit vertueux. Il fallait qu’on ait osé, qu’on ait été audacieux sinon on serait face à une double peine. J’avais pris cet exemple d’une personne que tu rencontres en soirée, que tu n’oses pas aborder. Elle s’enfuit, elle s’en va, tu ne la reverras jamais : double peine
Je vous invite, chers auditeurs, à être audacieux, à oser l’audace.
La vie est éphémère, nous sommes finis. Je sais que vous le savez.
Intellectuellement, vous savez que vous êtes mortels, c’est sûr. Mais je ne suis pas certain que vous sachiez que vous allez mourir.
Quand on a cette conscience extrêmement aiguë, quand on a compris dans sa chair, dans chacune de ses cellules, que c’est peut-être tout à l’heure que ça s’arrête, alors, sûrement, on devient un peu plus audacieux et on vole avec les Aigles.