Lire les classiques

Pablo : Bonjour, Fabian.

Fabian : Bonjour, Pablo.

 

Cette semaine, tu nous invites cordialement à lire les classiques. 

Mais qu’est-ce qu’un classique ?

 

Je vais l’expliquer. Je vais l’expliquer, j’ai eu la chance…

 

Parce que ton classique n’est peut-être pas le mien…

 

Absolument. Comme j’ai dit, j’ai eu la chance – peut-être, devrais-je dire – le privilège de recevoir des masterclass délivrées par Éric-Emmanuel Schmitt, par Bernard Werber, par Douglas Kennedy et par Bernard Minier qui sont quatre très, très grands romanciers.

Et qui – animés d’une vraie valeur de partage – nous ont expliqué comment eux-mêmes rédigeaient des romans. Et je me souviens du dernier mot d’Éric-Emmanuel Schmitt – ma toute première masterclass avec lui – alors que lui-même ne peut pas être considéré comme un classique.

 

Il ne peut pas ou ne veut pas ?

 

Il ne peut pas l’être, puisque c’est un contemporain. Et il nous a dit : « Lisez les classiques. »

Lire Flaubert, lire Céline par exemple. Pour moi, en philosophie, c’est lire les philosophes classiques commençant par Platon…

Lire Nietzsche, lire Hegel, lire Heidegger… Mais bon, on n’est pas obligé de lire de la philosophie parce que c’est assez complexe. Il faut être éduqué pour ça, il faut être équipé mentalement et intellectuellement pour lire la philosophie.

Mais ce que je veux dire, c’est que trop souvent – ce que j’observe autour de moi – c’est qu’on va se ruer sur des romans “faciles”. Je ne dis pas que c’est pas bien. Mais ce qui est gênant, c’est de manger un hamburger en pensant que c’est du caviar.

« C’est OK ! – comme disait Umberto Eco – de regarder Derrick, si vous savez que vous êtes en train de regarder Derrick. »

Mais si – tout en regardant Derrick – vous êtes persuadé, convaincu, que vous dévorez un chef d’œuvre de l’art télévisuel, alors là on a un vrai problème, première chose.

Deuxième chose : Lire un classique, lire autrement de la littérature, c’est exigeant. Manger un hamburger, ce n’est pas exigeant. Manger du caviar, c’est exigeant. Lire de la littérature, c’est beaucoup plus exigeant que de lire ce qui est littéral. 

Mais, qu’est-ce qui nous élève si ce n’est la littérature ? Car les grands romanciers proposent une certaine vision du monde. En ce sens, ce sont aussi – le plus souvent – des philosophes qui viennent avec une vision du monde.

On n’y adhère ou pas. On achète ou pas. Mais en tout cas, ils font bouger les lignes et nous sentir vivants. Lisez les classiques.

 

Merci, Fabian.

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