Ma visite au RAID

 

Sud Radio, la Minute du Coach !

 

Pablo :  Bonjour, Fabian.

Fabian :  Bonjour, Pablo.

Merci de partager avec nous chaque semaine ton expérience de vie et de nous donner quelques clés. Aujourd’hui, tu nous racontes ta visite au RAID. Le RAID, c’est en France.

Oui, ce sont ces policiers vêtus de noir, cagoulés…

Des commandos.

Oui, qu’on a vu notamment entrer dans l’Hyper Cacher au moment des attentats, au Bataclan.
Et j’ai eu cette chance, parce que l’un de mes amis y a travaillé durant 17 ans. Il y est connu comme le Loup Blanc. Il s’appelle Stéphane. Et il nous a emmenés, un ami et moi, visiter le RAID.
Alors déjà, c’est très étonnant mais il y a des daims…
Ce territoire, c’est vraiment très, très grand comme espace. Il y a des daims partout qui n’ont absolument pas peur de l’homme et qui se baladent absolument partout.
Alors, c’est un détail mais c’est dire le contraste entre l’extrême violence à laquelle nous allons être confrontés au stand de tir et la douceur de ces animaux paisibles et si beaux.
En arrivant au RAID, déjà on constate, lorsqu’ils sont en exercice de tir, qu’ils ne sont jamais seuls. ils sont toujours au moins à deux. Ils ont quarante kilos de poids de corps supplémentaires avec gilet pare-balles, avec toutes les armes qui peuvent être…

Des artifices utiles…

Oui, c’est vraiment très impressionnant.
Mais ce qui l’est plus encore, c’est leur chaleur humaine, leur sourire, leur accueil extraordinaire. Pourtant, je vais rencontrer des champions, des gens qui sont champions dans des disciplines sportives, essentiellement sports de combat, boxe française notamment.
Et là, je pose deux questions. C’est sur ces deux questions que je souhaite m’appesantir aujourd’hui.
Je suis très impressionné parce qu’ils ne sont pas si bien payés que ça, pas beaucoup plus que le policier classique. Pourtant, les risques qu’ils prennent sont considérables.
Et je me demande alors, mais comment se fait-il… Car j’ai vu l’homme qui, le premier, est entré dans l’Hyper Cacher, je l’ai vu à l’entraînement. Et je me dis comment c’est possible de faire ça, d’oser ça pour un salaire aussi minimaliste ?

Ce sont des gens de l’extrême.

Ce sont des gens de l’extrême mais qui sont investis de leur mission.
Ils savent pourquoi ils font les choses. Ils savent pourquoi ils se lèvent le matin. Ils vont s’entraîner à peu près tous les jours dans une salle de sport. Mais personne ne les dirige pour l’entraînement.
Chacun va s’autogérer. Et ce n’est pas utile de les diriger. Ils sont tellement investis, ils incarnent tellement leur mission qu’ils y vont de bon cœur. Ils veulent être en forme pour pouvoir rendre concrète leur mission, pour pouvoir aller au bout de leurs objectifs.

Et donner le meilleur d’eux-mêmes…

Et donner le meilleur d’eux-mêmes tout le temps. Alors, tu rencontres quelques colosses aussi. Et tous ces gens réunis, ça fait beaucoup de testostérone. Que des mâles alpha, quasiment.
Et j’ai donc posé une question. J’ai demandé : “Comment se fait-il qu’on puisse fédérer autant de mâles alpha au sein d’une même équipe ?”.
Un peu comme dans une grande équipe de foot. Quand il y a des très, très fortes personnalités et que chacun veut tirer la couverture à soi. Ça arrive aussi dans les troupes de théâtre, je l’ai connu, je l’ai expérimenté dans ma chair et ce n’est pas forcément agréable.
Et la réponse, non pas de l’un d’eux, mais de mon ami qui est un ancien militaire, ça a été : l’humilité.
L’humilité. Le sens de la mission, l’humilité.
Et puis, j’ai posé une autre question : “Que représente l’entraînement par rapport aux interventions ?”
Eh bien, les interventions sont à la marge. Durant 90% du temps, ils sont à l’entraînement. Et 10% de leur temps seulement est consacré à l’intervention.
Pourquoi je vous raconte tout ça ? Parce que ça pose question.
Qu’est-ce qui fait qu’on devient un grand performeur ? Pourquoi devient-on un membre du RAID ? Parce que ce sont des policiers d’élite. Rappelons-le.

Le travail, l’entraînement ?

Parce que le travail, parce que l’entraînement.
Et nous, dans nos domaines respectifs, est-ce que nous nous entraînons suffisamment ? Ou est-ce que nous nous contentons de “prester” ? La prestation en soi n’étant pas nécessairement un entraînement parce qu’elle n’est pas perçue comme telle. Elle n’est pas voulue comme telle.
Est-ce que nous, à l’instar de ces policiers d’élite, nous sommes imprégnés d’une mission ?
Notre mission en tant que père, en tant que patron d’entreprise – il y en a qui nous écoutent – en tant que collègue.
Notre mission en tant qu’être humain.
Quelle est ma mission sur cette planète ?
Et enfin, faisons-nous preuve d’humilité ?
Si vous réunissez ces différents ingrédients, vous volerez avec les Aigles.

 

 

 

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