Qui allez-vous devenir ?

 

Sud Radio, la Minute du Coach

 

Pablo :  Bonjour Fabian.

Fabian :  Bonjour Pablo ! Bonjour à tous !

Le thème de la Minute du Coach de ce jour, c’est: « Qui allez-vous devenir ? »
J’ai un ami philosophe, qui est FormActeur, qui m’a toujours dit :
“On devient, ou on est, la somme des cinq personnes que l’on fréquente le plus”.

Oui, c’est une formule de Jim Rohn, un américain, aujourd’hui décédé.
Donc on doit soigner son environnement ! Attention à qui l’on côtoie, à qui l’on fréquente.

C’est ce que tu m’as toujours dit.

Oui, je suis convaincu que nous sommes le fruit de notre environnement. Et l’environnement, ce n’est pas que les personnes, c’est aussi une région, une culture, un ADN, des valeurs. Aujourd’hui, ce que je vous propose, c’est de retracer une façon de penser grâce à des philosophes.
Tout démarre avec Héraclite d’Ephèse, né en Turquie – la Turquie d’aujourd’hui – qui a eu cette formule restée célèbre : “un homme ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve”.
Héraclite, c’est un philosophe du devenir. C’est vrai que si tu te jettes dans la Sambre ou dans la Meuse. Tu en ressors. Quand tu t’y replongeras, mon cher Pablo, ce ne sera plus la même eau et toi-même, tu auras changé.
Même s’il y a un court laps de temps qui sépare les deux plongeons, tu auras changé.
Un homme ne se baigne jamais deux fois dans la même Meuse, dans la même Sambre, dans le même océan.
C’est un philosophe du devenir, Héraclite, tout comme, beaucoup plus tard, Jean-Paul Sartre.
Jean-Paul Sartre nous explique que nous sommes la somme de nos actes : “Un homme est la somme de ses actes”.
C’est extrêmement intéressant. Ca nous renvoie à notre liberté. Nous sommes libres, finalement, de devenir. Mais de devenir quoi ?
Et c’est là que je fais intervenir cette formule fameuse de Nietzsche, qu’il a lui-même empruntée à Pindare, un poète grecque…
Je sais, ça fait beaucoup de noms, beaucoup de citations. Je m’en excuse.

Et beaucoup de philosophes !

Oui ! Et un poète quand même.
Et la formule – c’est sur cette formule que j’entends m’attarder :
« Deviens ce que tu es », dit Nietzsche.
Dans les Minutes précédentes, j’ai beaucoup évoqué l’échec. Ce que je ne vous en ai pas dit, c’est qu’il y a plusieurs étymologies au mot échec et, en vieux français, l’échec veut dire « butin ». Quand j’expliquais que c’était très intéressant de célébrer l’échec, de l’accueillir et d’en faire un tremplin vers autre chose, c’est aussi ce que dit Nietzsche : “Deviens !”
Deviens, ça veut dire “saisis les opportunités, construis-toi, bâtis-toi” à travers, aussi, tes échecs.
Les échecs, je l’expliquais, nous confrontent au réel alors que le succès peut nous amener à voler, mais pas forcément avec les Aigles. L’échec, il est vertueux en cela. La question est également de la part de Nietzsche :
« Deviens, d’accord donc je vais me construire, je vais me mettre en danger, je vais être vivant, mais, qui suis-je ?”
« Deviens ce que tu es »
Et « ce que tu es », ça veut dire “reste fidèle à ton axe”.
Pour rester fidèle à son axe, rester fidèle à ses valeurs, rester fidèle à nos aspirations profondes, à nos désirs profonds c’est extrêmement difficile dans le tumulte qui est le nôtre, dans le vacarme qui est le nôtre.
Parce qu’il y a le vacarme médiatique – Sud Radio y contribue, mais chacun y contribue à sa manière – il y a ce que vos professeurs vous disent, ce que votre entourage … Tu évoquais les cinq personnes de Jim Rohn.
Donc, finalement, ma petite voix intérieure, qu’est-ce qu’elle me raconte de moi ?
Qu’est-ce qu’elle me dit de moi alors même que, il y a toutes ces voix, ces milliers, ces millions de voix dans mon univers qui m’envoient des signaux extrêmement différents, souvent contradictoires.
C’est cet enfant qui va suivre la trace de ses parents, le pharmacien engendrera des pharmaciens, le cordonnier, des cordonniers, par exemple.
Comment vais-je trouver ma petite voix intérieure?
Ce que je vous propose, c’est déjà de prendre de la distance, de vous mettre en recul pour apaiser, sinon faire taire, le-dit vacarme.
L’apaiser puis scruter votre cœur, sonder vos propres intentions, prendre de la distance et vérifier à quel moment ça vibre. Et quand ça vibre, vous tenez sûrement quelque chose.
Puis, alors, vous pourrez, comme le préconise Nietzsche, devenir ce que vous êtes.
Bon Vol avec les Aigles !

 

 

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