Sud Radio, la Minute du Coach.
Pablo : Bonjour Fabian.
Fabian : Salut Pablo.
C’est l’heure de la Minute du Coach.
J’espère que vous êtes toutes et tous bien installés et surtout hyper attentifs.
Fabian, pour une fois c’est moi qui vais te poser une question.
Vas-y !
Es-tu passéiste ?
Non, pas vraiment.
Parce que le thème de la Minute du Coach du jour c’est : “Regarder devant”
Tu ne regardes jamais derrière ce qu’il se passe ?
Ça m’arrive, mais … Mais j’évite.
Imagine que tu es sur ton vélo et tu regardes derrière.
Qu’est-ce qu’il se passe ?
Oui bien sûr.
Simplement, le fait de tourner la tête va déjà mettre en péril ta trajectoire.
Mais parfois regarder en arrière un peu inspirer pour mieux rebondir.
Oui, ça doit être alors très circonscrit dans le temps.
Il ne faut pas se tromper, précisément, de temporalité.
Mais l’anecdote que j’ai envie de raconter aux auditeurs, aujourd’hui, à ce sujet-là, elle me vient d’il y a très longtemps.
J’ai fait quelques concours hippiques quand j’étais plus jeune. J’avais un cheval qui sautait très bien.
Moi j’étais un cavalier moyen mais comme le cheval sautait bien, ça se passait plutôt bien.
Ce jour-là je faisais un parcours de 90 cm, une petite hauteur.
Mais quelques heures plus tard mon moniteur d’équitation prenait mon cheval et faisait à peu près le même parcours, mais des barres à 1 mètre.
À un moment donné, pendant mon parcours, mon moniteur est dans un virage et au moment où je passe devant lui, pendant le parcours – il s’appelle Lionel – il me crie : “Regarde devant !”.
Effectivement le cavalier qui manque parfois d’expérience a tendance à ne pas regarder au bon endroit.
En réalité, on n’est même pas censé regarder la barre, mais regarder plus loin que la barre.
La suivante.
Exactement, quand vous êtes au-dessus de la barre, vous regardez la suivante.
C’est comme les politiciens qui viennent vous saluer, qui ne vous regardent pas dans les yeux mais qui
regardent la personne suivante qu’ils vont saluer ?
Oui. J’ai d’ailleurs en tête quelqu’un de très connu à Mons, que je ne citerai pas, qui m’a fait ce coup-là.
Donc je suis dans le virage, il me crie “Regarde devant”.
Quelques heures plus tard, il est sur mon cheval. Il arrive dans le même virage et moi je suis à côté d’une de ses amies, qui est également monitrice d’équitation.
Au moment où il passe, elle lui crie : “Regarde devant !”
Alors ça m’amène à 2 constats.
Premier constat : il n’y a pas beaucoup de principes qui régissent nos vies. Il n’y en a que quelques uns.
A mon sens, regarder devant est un principe intéressant.
Par exemple, vous êtes confronté à une situation difficile. Alors vous pouvez vous écrouler. Vous avez le droit de vous écrouler si vous vivez une tragédie notamment.
Moi, je vous invite à développer le réflexe de très rapidement penser à la suite.ç
Penser solution plutôt que penser problème.
Je rejoue au tennis depuis quelques temps. Evidemment, je rate énormément de balles et bien sûr ça
m’énerve. Mais très vite je dois me reconcentrer sur la balle suivante et éviter de dilapider mon énergie, en maugréant par exemple.
Le deuxième principe que j’ai trouvé intéressant, c’est de me rendre compte que, finalement,
ce que mon prof d’équitation m’avait dit et bien lui aussi avait dû l’entendre quelques temps plus tard.
Comme quoi, quand on est à distance, quand on est la personne qui observe… Du point de vue de l’observateur, il y a des choses qui sont tout à fait évidentes, qui paraissent aller de soi.
Mais quand on est dans la position de l’acteur, ça va un peu moins de soi.
D’où l’intérêt d’être bien entouré, de ne pas être entouré de “béni-oui-oui”, de gens qui vous disent que tout ce que vous faites est formidable, mais de personnes qui sont capables de vous offrir un feedback constructif
Et vous, alors, votre mission est d’être en mesure d’accepter ledit feedback.