Rien n’est plus lent que la véritable naissance d’un homme

 

Sud Radio, la Minute du Coach.

 

Pablo :  Bonjour, Fabian.

Fabian :  Bonjour, Pablo.

Ravi de te retrouver pour cette nouvelle Minute du Coach intitulée : “Rien n’est plus lent que la véritable naissance d’un homme.

J’ai écrit et interprété un One Man Show, il y a quelques années : “Le crime de l’orateur.”

Que je connais !
J’ai lu le livre, j’ai vu le spectacle et j’ai adoré.

Je me souviens, je t’en remercie.
En voici les dernières lignes. Ce sont mes vœux pour vous.

Vivre dans la vie, et non en surface, exige au moins 3 ingrédients : la présence, la passion, et le courage.
L’acteur dont on dit qu’il a une présence est là, vraiment là, ici et maintenant, hic et nunc. Il occupe le maintenant et ne s’occupe que du maintenant.
Les êtres pleinement vivants sont à l’image de ces grands acteurs : présents. Et passionnés ! Ils s’interrogent sur le sens de leur vie, de la vie. Ils s’agitent beaucoup. Ils cherchent. Ils traquent le mystère de la vie, qui leur échappe toujours … déjà.
Ils ? C’est peut-être « nous » ?
Nous nous agitons donc beaucoup et en vain. C’est notre noblesse.
La question est plus riche que la réponse.
Puissions-nous nous poser encore des questions. Puissions-nous être des femmes et des hommes curieux et passionnés.
« Nos passions reflètent les étoiles » dit Chamfort. Elles nous les font toucher. Mais la chute est souvent brutale et toujours proche… Quel fracas ! L’homme passionné danse sur les cimes et à chaque pas chassé, à chaque pointe, plonge les yeux dans l’abîme.
Une vie passionnée, ce sont des joies intenses, des joies merveilleuses, des joies incandescentes.
Une vie passionnée, ce sont des douleurs immenses, des tristesses infinies, le désespoir qui emporte tout, gomme tout, sauf lui-même.
Faut-il donc que nos vies soient de tous petits instants, de toutes petites choses, à toutes petites doses ?
La passion ne peut être petite. Elle prend TOUT l’espace. Elle est TOUT. Ou elle n’est rien.
Si vous êtes des femmes et des hommes passionnés, vous prendrez tous les vents, toutes les pluies et tous les soleils, quand les autres, ceux qui ne dansent pas, courbent l’échine. Bêlant avec le troupeau et fixant le sol pour un prochain pas, ils préserveront leur peau des vents qui fouettent. Ils ne verront que la pointe de leurs souliers. Jamais l’arc-en-ciel, jamais la voûte étoilée, jamais l’éclair quand il monte de la terre pour fendre le ciel. Ils tomberont de moins haut.
Que notre chute soit donc vertigineuse.
Quelqu’un a dit : « rien n’est plus lent que la véritable naissance d’un homme. »
L’homme qui veut naître vraiment doit combattre sa peur, la vaincre. Et il n’a que son courage pour ça.
Parce qu’on crée ce qu’on craint.
Vous avez peur de perdre, vous perdez. Vous avez peur de perdre quelqu’un, vous le perdez.
Vous perdez tout.
L’amitié, l’amour. Vous perdez tout.
De toute façon nous perdrons tout.
Vivre c’est faire son deuil. Le deuil de l’instant, du désir, de l’amour. Le deuil de tout puisque tout est deuil, puisque la vie se meurt.
Face à tout ça, face au hasard, on ne peut être que courageux.
Sans courage, pas d’acte. Sans acte, rien. Que du vide. Pas une vie d’homme. Une vie de rien. A espérer donc à attendre. Pour rien. L’attente est déçue, toujours.
Alors agissons. Entre l’ignorance et le savoir, l’espace est mince. Entre le savoir et l’action, il y a un gouffre. Comblons-le.
Le courage, c’est aussi de se tenir debout, droit, en silence. Disponible à soi-même. Disponible aux autres :
· Quand avez-vous vraiment dit « je t’aime » pour la dernière fois ?
· Quel fut votre dernier petit manque de courage ?
· Qui avez-vous manipulé récemment ?
· Quand avez-vous, pour la dernière fois, écouté réellement et sincèrement quelqu’un, sans le juger ?
· Qui êtes-vous ?
Acceptez aussi qui vous êtes. Car le courage est notre seule arme pour notre seule voie de salut : l’acceptation.
Accepter les cartes de notre jeu et jouer le mieux possible. Notre liberté est là : dans le jeu, pas les cartes.
Acceptons. Acceptons nos failles, c’est par là que pénètre la lumière.
Acceptons nos corps qui se flétrissent. Acceptons de vieillir mais sans résignation. Avec panache. Donc courage.
Mais surtout, acceptons nos beautés. Acceptons nos excellences. Acceptons de n’avoir été que des hommes mais quand même : DES HOMMES ! Acceptons d’avoir osé, en nous, la vie pour ce qu’elle est. Rien. Tout. L’insupportable, le fugace, et le magnifique.
Le magnifique.
Je retiens le magnifique. Je vous souhaite le magnifique.
Je vous souhaite de danser sur les cimes.

Merci, Fabian. À la prochaine fois.

 

 

 

 

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