Sur Radio, la Minute du Coach.
Pablo : Bonjour Fabian.
Fabian : Bonjour Pablo.
Heureux de te retrouver pour un nouveau numéro de la Minute du Coach sur Sud Radio. Une fois n’est pas coutume, je te confie le soin de nous dévoiler la thématique du jour.
Dans le numéro de Philosophie magazine de septembre 2020, Etienne Klein, philosophe des sciences, évoque deux biais cognitifs forts intéressants.
Un biais cognitif, c’est quand votre jugement est biaisé, quand votre perception est biaisée, quand votre pensée logique et rationnelle est déviée par rapport à la réalité. Bien sûr, vous ne vous en rendez pas compte ou rarement.
L’ultracrépidarianisme, dit Klein – formé sur le dicton « sutor, ne supra crepidam », le cordonnier doit s’arrêter au bord de sa chaussure – est la tendance à parler avec assurance de ce qu’on ne connaît pas.
L’ipsédixitisme – dérivé du latin « ipse dixit », il l’a dit – est la tendance à ne pas discuter ce que disent certains maîtres. A quoi s’ajoute la tendance à se fier à son intuition personnelle, au bon sens évoqué comme une norme du vrai.
Donald Trump, ajoute Etienne Klein, a réussi un tour de force en mêlant ultracrépidarianisme et ipsédixitisme au sein d’une seule et même phrase à propos de l’hydroxychloroquine :
« J’en prends parce que je pense que ça ne peut pas faire de mal et que j’ai entendu dire de belles choses à son sujet. »
Malgré les circonstances, l’hospitalisation de Trump notamment, ne rions ni trop fort ni trop vite de lui ! Balayons devant notre porte.
Dans un sondage paru le 5 avril dernier, dit encore Klein, on demandait aux Français si l’hydroxychloroquine était un traitement efficace contre la Covid-19 :
59% des personnes interrogées ont répondu “Oui” , 20% “Non” , seuls 21% ont déclaré qu’ils ne savaient pas.
Alors même qu’aucune étude thérapeutique n’était encore disponible !
Je conclus avec les mots de Jean Gabin : « Aujourd’hui je le sais, je sais qu’on ne sait jamais. »
Merci Fabian.
Bon Vol avec les Aigles !
Pour L’ultracrépidarianisme, j’utilise un adage de mon premier collègue de bureau (il y a 40 ans) : Dans le doute j’affirme, dans l’ignorance je donne des détails.