Vous êtes débile

 

Sud Radio, la Minute du Coach.

 

Pablo :  Bonjour Fabian !

Fabian :  Bonjour Pablo ! Bonjour à tous !

Le thème d’aujourd’hui, c’est : “Vous êtes débile“. Merci beaucoup Fabian, merci d’être venu !

Je t’en prie, Pablo. Mais tu es débile et moi aussi d’ailleurs…

On l’est tous un peu.

Oui, tous ! On a tous des comportements parfaitement irrationnels.
Je peux illustrer cela avec quelques anecdotes, quelques exemples.
Je pense notamment à ce que mon ami Romain Bouvet m’a raconté. Romain, c’est un neuroscientifique de très haut vol, donc c’est quelqu’un qui, grâce à ses recherches, comprend de mieux en mieux comment notre cerveau fonctionne.
Et Romain n’arrête pas de nous dire, à nous marketeurs, vendeurs, que, finalement, ce que dit le client, ce que pense le client, on s’en fout ! C’est son cerveau qui nous intéresse.
Evidemment, entre ce que pense un client, ce que pense quiconque et son cerveau, il y a une différence notoire. Mais, pour le commun des mortels, mon cerveau est sous mon contrôle.
Pas du tout et je te donne un exemple.
C’est un bel exemple que Romain nous donne pour expliquer en quoi le cerveau peut presque fonctionner indépendamment de notre pensée.
Il dit : “Est-ce que vous aimez les rires préenregistrés dans les séries télévisées ?”
Si tu regardes encore Friends – ça m’étonnerait, tu dois tous les connaître par coeur – il y a des rires préenregistrés dans cette série, si je ne me trompe.

Personnellement, moi, je déteste ça.

Le monde entier, Pablo, déteste les rires préenregistrés !
Mais ton cerveau les adore ! Et ça, c’est prouvé.
Tout ça pour en arriver à vous expliquer en quoi nous sommes complètement débiles, je veux dire par là, pour être plus précis, irrationnels.
Je repense à une autre anecdote de Romain qui, un jour, lors d’une conférence, écoute des gens parler avec beaucoup de passion et d’enthousiasme, qui de son régime vegan, qui de son régime protéiné et chacun y va du dernier carat ajouté à son régime pour le rendre extrêmement performant. Puis, à la pause, tout ce petit monde se retrouve dehors, autour d’une cigarette…
Ça, ce sont des comportements débiles, complètement irrationnels, on y reviendra lors de plusieurs Minutes du Coach.
Ce que je voulais surtout aborder aujourd’hui, c’est une histoire. Est-ce qu’elle est vraie ou fausse, évidemment, je n’étais pas là pour vérifier. Mais elle me vient d’une source intéressante.
C’est une anecdote qui concerne Gengis Khan, que peut-être tu connais de nom. Gengis Khan, pour les uns, ce fût un chef de guerre sanguinaire pour toutes les populations…

Pour d’autres, c’est aussi une chanson de l’Eurovision 1977, je pense, c’était l’Allemagne.

Cette culture que tu as m’impressionne !

C’est le nom d’un groupe et d’une chanson.

Donc c’est quelqu’un qui est une figure légendaire et est entouré d’un très grand respect. En même temps, dans toutes les régions d’Asie qu’il a ravagées, il était considéré comme un conquérant impitoyable et sanguinaire.
Un jour, en plein tournant d’une bataille, son aide de camp le cherche et ne le trouve pas. Or, on a besoin de lui. On a besoin de sa science et surtout de sa décision. Il le cherche partout. Pas moyen de trouver Gengis Khan..
Soudain il a l’idée d’aller voir s’il se trouve, pourquoi pas, sous sa tente. Bingo ! Gengis Khan est sous sa tente, assis.
Et il lui dit : “Nous sommes en plein cœur de la bataille, nous avons besoin de vous”.
“Je suis en colère”, dit Gengis Khan, “je ne peux pas réfléchir quand je suis en colère”.
Ce que je veux exprimer par là, c’est qu’il tente d’apaiser son émotion forte, émotion dont on sait que plus elle est forte, moins elle va nous permettre d’être intelligent.

Pour prendre une décision rationnelle.

Pour prendre une décision la plus rationnelle qui soit.
Nous allons tendre vers la rationalité et activer ce que j’ai déjà nommé à ce micro le Système 2 – qui est la vitesse de pensée lente, rationnelle, coûteuse en énergie – et ne pas se laisser abuser par son Système 1, en l’occurrence, en tout cas, pour Gengis Khan, qui est la vitesse de pensée rapide, émotionnelle et qui fait qu’on commet énormément d’erreurs de jugement.

Et donc on est tributaire de ses émotions, forcément ?

Oui, mais la bonne nouvelle c’est que quand on sait qu’on en est tributaire, on peut se tenir à distance. Une distance d’Aigle, par exemple.
Laisser retomber le feu de la passion et alors seulement prendre une décision et Voler avec les Aigles.

Merci Fabian.

 

 

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *